On débunke !

Par Tom

« Mon pénis est courbé, je ne suis pas normal »

FAUX

La dysmorphophobie pénienne, plus connue sous le nom de « syndrome du vestiaire », touche une grande partie des hommes à partir de l’adolescence. Le pénis, pourtant normal et fonctionnel, est ainsi vu par son propriétaire comme trop petit, trop courbé ou plus généralement d’une forme étrange.

« La taille, en particulier, est un motif de consultation récurrent », explique le docteur Nazim Gherabi, urologue à Alger. « Il s’agit souvent de jeunes hommes, adolescents ou de moins de 30 ans, qui développent un complexe en se comparant aux autres hommes. » À l’origine de ce mal-être ? « Une image fausse véhiculée par la pornographie, qui instaure un standard très élevé pour les adolescents. » Mais aussi le mythe du « phallus tout puissant » comme source de la virilité — à déconstruire de toute urgence.

Et pour celles et ceux d’entre vous qui se posent la question : l’une des dernières études sérieuses en date, une méta-analyse portant sur plus de 50.000 hommes, avance une moyenne de 13,12 cm en érection, pour 11,66 cm de circonférence. Des chiffres bien inférieurs aux conclusions des études précédentes — souvent biaisées par le fait que les hommes reportaient eux-mêmes le résultat. « On parle de micropénis en dessous de 6 à 8 cm en érection », détaille l’urologue. Dans ce cas, un traitement chirurgical est possible pour allonger la verge de quelques centimètres. « Cela peut paraître peu, mais pour reprendre l’expression du chirurgien Marc Abecassis : “un centimètre dans le pénis, c’est souvent un kilomètre dans la tête.” »

Quid des pénis courbés ? « Les verges peuvent être de différentes formes et avoir différentes courbures, c’est tout à fait normal », rassure le docteur Gherabi. Attention toutefois : si la courbure tend à s’accentuer avec le temps, il peut s’agir de la maladie de Lapeyronie. Cette pathologie, qui touche entre 3 et 9 % des hommes — plutôt à partir de 50 ans —, est due à un traumatisme lors d’un rapport sexuel et se manifeste par une courbure très importante du pénis (jusqu’à 90 degrés), souvent accompagnée de douleurs lors de l’érection ou de la pénétration. Dans ce cas, il est essentiel de consulter un urologue qui saura conseiller un traitement adapté, médicamenteux ou chirurgical.

« Le laid, le beau / Le dur, le mou / Qui a un grand cou / Le gros touffu / Le p’tit joufflu / Le grand ridé / Le mont pelé », chantait Pierre Perret en 1974. Comme les vulves (voir ci-dessous), on trouve des zizis de toutes tailles, de toutes couleurs et de toutes formes : droit ou courbé, lisse ou veineux, poilu ou rasé, circoncis ou non… Comme toujours, l’important est d’ouvrir le dialogue avec sa ou son partenaire, et de se rappeler que la pénétration n’est pas l’alpha et l’oméga d’un rapport sexuel.

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