On débunke !
Par Tom
3 idées reçues sur l’endométriose
L’endométriose touche une femme sur dix en France, mais cette maladie est encore très peu connue et de nombreuses idées reçues circulent à son sujet. On démêle le vrai du faux avec Céline Vendé (@sexologue_therapeute sur Instagram).
« Il est impossible de tomber enceinte avec de l’endométriose. » — FAUX
« Moins d’une femme sur deux atteinte d’endométriose rencontre des problèmes de fertilité, explique la sexothérapeute. Cela reste l’un des principaux motifs de consultation, mais c’est loin d’être une fatalité. » Pour les femmes ayant des difficultés à concevoir, des solutions existent : il est possible de prendre des traitements hormonaux de stimulation ovarienne, ou de procéder à une FIV (fécondation in vitro).
A contrario, tomber enceinte ne permet pas de guérir de l’endométriose. « On entend parfois des gynécologues dire à leurs patientes : “Faites un bébé, ça ira mieux…” C’est faux : pendant la grossesse et la période de post-partum, les symptômes sont souvent diminués, mais une fois les hormones revenues à leur niveau normal, l’endométriose se manifeste de nouveau. » De la même façon, la ménopause ne met pas fin à la maladie non plus.
« On peut guérir de l’endométriose » — FAUX
« L’endométriose, on naît avec et on meurt avec : on n’en guérit pas. » Les traitements, qu’ils soient hormonaux, chirurgicaux ou en médecine douce (voir ci-dessous), permettent de masquer les symptômes ou d’entrer en rémission, mais pas de guérir. Pour le moment aucun traitement définitif n’existe, même si certaines recherches sont plutôt prometteuses (voir ci-dessus).
« On désigne souvent l’endométriose comme “le cancer dont on ne meurt pas” : comme pour le cancer, plus la maladie est prise en charge tôt mieux c’est. Mais les patientes ne sont pas encore toujours prises au sérieux, y compris par des gynécologues femmes : en moyenne, une femme met plus de sept ans à être diagnostiquée. »
« Il est impossible de prendre son pied avec de l’endométriose. » — FAUX
« Ce n’est pas parce qu’on a une endométriose qu’on a une sexualité pourrie ! » Certes, l’endométriose entraîne souvent une dyspareunie, c’est-à-dire des douleurs lors d’un rapport, mais celle-ci n’est pas une fatalité. Autre aspect souvent négligé : l’impact émotionnel et psychologique de la maladie sur les patientes. « À force de subir des examens gynécologiques très intrusifs, une femme atteinte d’endométriose peut se sentir déconnectée de ses parties intimes perçues comme “malades”, et développer une forme de vaginisme. »
D’où l’importance de sortir sa sexualité du schéma classique centré sur la pénétration, pour qu’une femme atteinte d’endométriose puisse retrouver une libido et jouir sans douleur (Céline t’en parlait déjà dans le numéro 8 du Point Q !)
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