« Je me suis vite rendue compte que j’adorais ces sensations »
Par Orianne & Tom
- Morgane* — 25 ans, célibataire, hétérosexuelle curieuse
« J’ai découvert le BDSM fin 2019, après une rencontre via un site libertin/échangiste. Le jour de notre première entrevue, j’étais à la fois excitée et stressée. Nous avions convenu d’un petit scénario pour mon arrivée chez lui, qui consistait à avoir les yeux baissés juste après avoir sonné à la porte d’entrée. Une fois la porte ouverte, il m’a bandé les yeux. Il m’a emmené dans sa chambre, il m’a déshabillé, lentement, en me murmurant à l’oreille que j’étais belle, habillée très sexy (ma lingerie). Se sont ensuivis des baisers langoureux, tendres, puis des fessées d’abord douces, puis un peu moins douces (rires).
Le but des fessées, c’était de m’apprendre les mots “safe”. Orange = ça fait mal mais ça va, on peut continuer. Rouge = stop, je ne supporte plus ou ça fait trop mal. Ensuite, on a eu un rapport sexuel, pendant lequel il a été dominant. J’avais toujours les yeux bandés à ce moment-là. Il me tirait les cheveux avec de la poigne mais sans me faire mal, il me parlait beaucoup, me demandant si je voulais être “sa soumise, sa bonne soumise”. Ces mots m’excitaient. Quand je lui répondais que “oui, j’aimerais être une soumise modèle, la soumise de mon maître”, il me complimentait. Et il m’a autorisé à retirer le bandeau de mes yeux. Ensuite, nous avons beaucoup discuté, parlé de faire un contrat qui stipule les règles à tenir. Nous avons aussi évoqué des pratiques qu’on aimerait faire et celles qui sont à exclure. »
Quelques temps après cette découverte dans un lit, Morgane a participé à sa première soirée BDSM, avec du monde et dans un donjon. Retrouve son récit sur notre site, c’est le « supplément » de la semaine du Point Q, et c’est cadeau !
- Louise — 20 ans, en couple, hétérosexuelle
« J’avais beaucoup d’aprioris sur cette pratique. Pour moi, c’était associé automatiquement à la douleur et à quelque chose de glauque. J’en ai même fait des crises d’angoisses en l’évoquant avec des amies. C’était surtout parler des “instruments”, comme le fouet, les menottes etc. Et aussi parce que la société l’associe à quelque chose de très vampirique, flippant, angoissant et pas du tout cool, où tu es un objet et attaché·e pour l’homme.
Et puis j’ai rencontré un garçon, dont je suis tombée amoureuse et qui, un jour, m’a demandé ce que j’en pensais et si ça m’intéressait d’essayer. Je lui ai répondu que ça m’effrayait. Il m’a expliqué que pour lui c’était associé à du plaisir et que si je voulais il me montrerait. Après quelques mois, j’ai accepté de découvrir un peu. Quelques fessées et autres petits trucs comme ça. Au final, c’était avec une personne que j’aimais donc ce n’était pas si différent des autres gestes de l’amour.
Je me suis rendue compte que ça dépend surtout de la personne, de la relation de confiance, du consentement et de l’écoute. Ces derniers temps, j’ai de plus en plus envie de découvrir le bondage. »
- Adrien — 20 ans, célibataire, gay
« J’aime me faire insulter, et je pratique le bondage et le “gaping” [dilatation de l’anus avec des objets ou des parties du corps, comme les mains ou les pieds]. Je ne sais pas trop comment expliquer pourquoi j’aime ça. C’est vraiment un tout : le fait qu’on me donne des ordres en respectant mes limites, et le fait que je découvre l’autre personne, en allant plus loin que seulement sa queue. Les gens trouvent ça bizarre, mais pour être franc ce sont des formes de sexualité que peu de personnes explorent et qui peuvent créer plus d’excitation que seulement se masturber.
La première fois que j’ai testé la soumission, j’avais 13 ans et lui aussi. On était assez précoces sur ce sujet. C’était quelque chose de doux, il me disait juste ce que je devais faire (l’appeler “monsieur”, le sucer, le lécher…) Plus j’avance dans le temps et plus je teste de nouvelles choses : j’aimerais bien essayer la cire chaude, par exemple.
Plusieurs fois je me suis senti jugé. Comme ces pratiques sont considérées comme “déviantes”, forcément quand tu en parles il y a souvent des réactions du type “va te faire enfermer” ou pire. Pour moi, le meilleur moyen de comprendre ces pratiques c’est de se renseigner — mais avec d’autres contenus que le porno, qui en donne une image trop biaisée. »
- Sandra — 34 ans, célibataire, hétérosexuelle
« BDSM. Ces 4 lettres m’ont toujours intriguée. Je ne suis pas une initiée, on peut même dire que je n’y connais pas grand chose. J’ai longtemps réussi à faire taire mes envies. Je n’étais pas dans une relation sexuellement épanouissante (pendant 10 ans) et j’ai eu tendance à ignorer mes plus profonds désirs.
Aujourd’hui, je suis célibataire et j’ai besoin d’être moi. J’ai commencé à lire sur le sujet et des mots-clés comme “consentement mutuel”, “bienveillance” et “plaisir de l’autre” m’ont rassurée. Dans cette recherche de moi-même, j’ai envie de tester mes limites.
Avec mon dernier partenaire, j’ai commencé à lâcher prise, à oser lui dire ou lui faire comprendre ce dont j’avais envie. On a commencé par des jeux érotiques, des fessées et mon dieu… Le plaisir que ça m’a procuré, c’était intense. Puis on a eu des moments un peu plus bestiaux où ses mains se retrouvaient autour de mon cou. Je me suis vite rendue compte que j’adorais ces sensations, l’idée de lui être soumise pendant nos ébats. »
* Le prénom a été modifié
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