« Comment consommes-tu le porno ? »

Par Juliette

Kevin, 24 ans, cuisinier :

« Je regarde des contenus plutôt amateurs, comme le site Voissa par exemple. Au début de la majorité, j’achetais le magazine Union qui m’a permis d’apprendre plein de choses sur la sexualité, c’était rempli de témoignages. Aujourd’hui, je suis en couple et je consomme moins de porno, seulement de temps en temps. J’ai été surpris en apprenant que ma copine en regardait aussi, mais assez content car on a pu en voir ensemble ! Récemment, on a découvert Xconfessions, qui a l’air pas mal du tout, du porno responsable et sans tabou. »

Diane, 25 ans, étudiante en droit :

« J’en consomme deux ou trois fois par semaine, j’ai une libido assez forte. Souvent c’est Pornhub, avant c’était YouPorn. Et si je suis dans une situation où je dois être discrète, je lis des livres érotiques. Ça me fait un bien fou. J’aimerais bien tester les réalisatrices qui font du porno féministe, mais c’est presque systématiquement payant et je n’ai pas d’argent à mettre là-dedans. Quand j’en aurai, peut-être que j’essaierai.

Par contre, j’ai découvert le porno et les sextoys en même temps, et j’ai trop kiffé. Quant à la représentation de la femme sur ces sites… Ça dépend, c’est vraiment au feeling. Des fois ça me plaît, et quand ça ne m’intéresse pas j’arrête la vidéo. Quand j’étais en couple, j’en consommais un petit peu moins, mais j’en avais quand même besoin à côté de ma relation. »

Nicolas, 38 ans, écrivain :

« Je vais à peu près trois fois par semaine sur Pornhub, ça fait quelques années que ça dure. Maintenant ils connaissent mes préférences, ça aide aussi ! Le porno ça évite d’avoir à produire des efforts d’imagination, qui deviennent de plus en plus difficiles aujourd’hui.

Il est assez rare que j’ai des orgasmes. Évidemment j’éjacule, je me soulage. Mais c’est pas vraiment d’une intensité folle, c’est répétitif, habituel, c’est plutôt mécanique en fait. J’ai entendu parler de nouvelles formes de porno comme la réalité virtuelle, mais ce n’est pas vraiment mon truc. »

Marin, 23 ans, journaliste :

« J’ai choisi de me tourner vers des sites de porno féministe et queer parce que j’essaie de me départir de ce sentiment de saleté que je pouvais avoir en regardant des pornos plus mainstream, comme Youporn ou des caméras en ligne. Les normes mises en places y sont très hétéro-patriarcales. J’ai changé récemment, depuis le confinement, où j’ai eu plus de temps pour regarder et pour chercher du porno éthique. J’en consomme deux à trois fois par semaine.

Mon rapport au porno est très curieux, sans tabou, dans le sens où j’ai très envie de découvrir de nouvelles formes de porno, comme le post-porn. Je n’y connais pas grand chose, mais je perçois aujourd’hui à quel point c’est politique. Je ne le vois plus seulement comme une distraction mais comme une manière d’agir en consommant un certain type de contenu. C’est un peu comme faire attention à ce qu’on mange ! »

( *Le prénom a été changé. Marin est né.e dans un corps de femme, mais iel ne se définit aujourd’hui ni comme une femme, ni comme un homme.)

Pour retrouver le témoignage en intégralité de Marin, rendez-vous sur notre site web ! Iel raconte sa découverte du porno à l’âge de 12 ans à travers le Hentai (mot japonais qui signifie « pervers » et désigne des mangas à caractère pornographique) dans une bibliothèque municipale. Iel évoque aussi les webcams où iel se montrait à l’adolescence, et comment cette pratique questionne encore son rapport à la sexualité.

La semaine prochaine, on parlera des positions du kamasutra ! Ce qu’elles disent de nous, de notre culture… Si ça te fait penser à une histoire que tu as envie de raconter, n’hésite pas ! Écris-nous en répondant à ce mail.

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