Même jour, même heure, avant 21h ?
Bienvenue dans ce nouveau numéro du Point Q !
Un petit bijou qui te plonge dans l’univers du sexe et démystifie l’inconnue nommée « plaisir ». Tous les lundis, on débusque ensemble des fake news, on parle santé sexuelle, culture érotique, sexualité queer. On échange sur les nouvelles manières de faire l’amour en 2020.
Au programme cette semaine, un numéro spécial vacances et nouvelles rencontres, en période de pandémie. Vous le savez sûrement, une bonne partie de la France (54 départements) est sous couvre-feu. Adieu aux apéros après le travail, aux cinés, aux soirées et même aux dates Tinder ? Pas si sûr…
Orianne et Juliette ont recueilli vos meilleures astuces et anecdotes pour continuer à faire des rencontres malgré le couvre-feu. Thaïs, à l’étroit dans son studio parisien, a fait un petit tour du monde : quelles sont les pires recommandations des États pour faire l’amour en respectant les gestes barrières ? Fou-rire garanti. Du côté de chez Tom, il y a Grindr, mais pas que ! Des applis, des applis et encore des applis… Vous pouvez les tester, on attend vos retours. Et enfin on inaugure l’arrivée de notre petit nouveau : Morgan ! Dessinateur hors-pair, ce responsable de bar à Bruxelles a sorti sa plume pour faire vivre vos histoires, et rendre cette newsletter encore plus belle. On lui dit un grand bravo, on espère que vous aimerez.
Vous pouvez nous lire dans la file d’attente du laboratoire de tests, ou avant d’ouvrir vos résultats dans le mail juste en dessous. Décompression assurée.
Bisous à vous et tenez le coup,
L’équipe du Point Q.
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Comment dater sous couvre-feu ?
Et avec le Covid ?
Par Juliette & Orianne
« Faire refonctionner les vieux plans. »
« Faire des dates au petit-déjeuner. »
« Attendre patiemment la prochaine news du Point Q… Pour remédier à ce problème. »
Vos meilleures et vos pires histoires en période de pandémie
Diane, 25 ans : « Comme les restaurants fermaient tôt, je l’ai invité chez moi plus rapidement. C’était incroyable. On s’est rencontré par hasard dans un transilien et je lui ai donné mon numéro. Après un premier date au resto, on s’est baladé ensemble dans le quartier chinois à Paris. On a fait des courses : un petit poulet au gingembre, il m’a offert un bubble tea. Tout se passait à merveille. On est rentré à l’appart mais on n’a pas mangé tout de suite… On était très attiré l’un par l’autre. C’était exactement ce dont j’avais besoin. Après l’amour on a mangé, c’était hyper dur à décortiquer avec les doigts, pas très glamour. En tout cas, on s’est bien marré. Une soirée absolument parfaite. »
Benoît, 30 ans : « J’ai attrapé le Covid… Je l’ai dit aux personnes avec qui je parlais sur les applis de rencontre. Alors, il y a celles qui voient en toi la personne à ne pas voir, l’ennemi n°1. D’autres qui te prennent pour une bête de foire et commencent à te demander tous les symptômes. Tu n’es plus du tout dans la drague mais dans le spécialiste scientifique. Très vite, j’en ai eu assez de dire j’ai eu ci, j’ai eu ça… Et enfin il y a celles qui te réconfortent sur le moment mais qui vont t’oublier. C’est vraiment la double peine. Déjà que c’est pas facile de rencontrer quelqu’un avec le couvre-feu, alors s’il faut rester chez soi 7 jours… »
Audrey, 22 ans : « Je suis allée dîner avec un mec que je n’avais pas vu depuis 5 ans. Avec le masque et ce couvre-feu… les retrouvailles étaient spéciales. On a voulu se faire la bise mais on a gardé le masque. C’est compliqué pour se retrouver, on a dû regarder l’heure pendant tout le dîner pour être sûrs de rentrer avant 21h. Ça gâche un peu toute l’expérience du date, où l’intérêt est de ne jamais savoir ce qu’il va se passer ensuite, de ne rien prévoir et d’y aller au feeling. J’avais l’impression d’être Cendrillon et de devoir rentrer avant 21h pour ne pas me faire gronder par la méchante belle mère. D’être une hors-la-loi. C’est une sorte de course contre la montre. »
Finalement c’est plus dur qu’avant de dater ?
Mathis, 19 ans : « Pas vraiment. Ça limite les câlins, les contacts physiques. Mais pour ma part, ça ne change rien parce qu’il y a plein de modes de rencontres et les applis fonctionnent en général assez bien ! Et si jamais le feeling passe, je l’invite en journée ou à dormir, quitte à ne pas dormir dans le même lit. »
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Vu d’ailleurs
Par Thaïs
Quarantine and chill : conseils et astuces d’ailleurs pour un rapport Covid-free
Depuis plusieurs jours, les Britanniques sont sous le joug de ce que les médias du pays ont qualifié de « sex ban » : même pour les couples, il est interdit de passer la nuit chez quelqu’un avec qui on ne vit pas (à moins qu’il soit enregistré comme faisant parti de leur « support bubble », limitée outre-manche à un adulte seul, hors du foyer).
En période de pandémie, distanciation sociale et relations sexuelles ne font pas bon ménage. Si le SARS-CoV-2 n’est pas transmissible sexuellement (de ce qu’on sait pour l’instant), la salive est, elle, un vecteur incontesté du virus. Pour éviter des clusters au lit, certains États se mobilisent. Ils dressent la liste des gestes barrières à adopter durant un rapport sexuel. Petit tour du monde…
Le département de la santé de l’État de New York a publié un guide particulièrement fourni. Les recommandations se rapprochent de celles contre les maladies sexuellement transmissibles — ajoutez-y un petit masque bleu, du gel hydroalcoolique ou encore du savon et de l’eau, pour nettoyer les sex-toys notamment. Sont enfin incitées les positions sexuelles qui évitent de se retrouver face à face.
Le centre des maladies infectieuses de Colombie britannique (province du Canada) a publié des conseils similaires, causant néanmoins l’hilarité sur les réseaux sociaux en glissant dans ses recommandations… l’usage d’un glory hole. Le « glory hole » (ou trou de la gloire) c’est tout simplement un orifice dans un mur (ou une paroi) qui ne laisse passer qu’une seule partie du corps (l’organe masculin généralement) accessible à la personne de l’autre côté du mur.
Parmi les recommandations moins radicales, le port du préservatif ou de la digue dentaire (sorte de préservatif pour les rapports oraux), éviter les baisers et surtout les anulingus (des études avancent le risque de transmission fécale/salivaire).
Le premier conseil reste d’éviter les rapports sexuels en dehors de son foyer, surtout avec différents partenaires. Aux Pays-Bas, une solution toute trouvée : le gouvernement invite à trouver un « camarade de sexe » fixe pour la période — parce que c’est « important pour la santé ».
Dans le doute, un conseil garanti 100 % Covid-free — à condition de bien se laver les mains —, présent dans de nombreux guides : la masturbation. Autre solution un peu moins solitaire au cœur d’une campagne de sensibilisation suédoise sortie cet été : le sexe à distance, en wi-fi ou par téléphone.
Image par @Phazed
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On débunke !
Par Tom
« Pour faire des rencontres entre mecs, il n’y a que Grindr »
FAUX
Qu’on l’aime, qu’on la déteste ou qu’on aime la détester, l’application de rencontre jaune et noir est devenue un passage obligé pour les hommes souhaitant rencontrer d’autres hommes. S’il est possible de trouver l’amour sur Grindr, l’appli n’est pas vraiment réputée pour cela : s’aventurer dessus revient souvent à devoir esquiver propositions tarifées indécentes, fétiches étranges et sexagénaires recherchant de jeunes minets.
Grindr te fait perdre foi en l’humanité ? Voici une liste d’autres applis à tester pendant le couvre-feu. Et certaines sont également ouvertes aux hétéros, donc n’hésite pas !
- Hornet : assez similaire à Grindr dans son fonctionnement, puisque l’on peut contacter n’importe qui sans système de match, l’appli au frelon se distingue par un petit côté Instagram, et la possibilité de partager une galerie de photos privées si le courant passe bien 🔥
- Tinder : mastodonte chez les hétéros, on ne la présente plus ; moins centrée sur les coups d’un soir que Grindr ou Hornet, Tinder est pour ceux qui cherchent du sérieux ou juste à se faire de nouveaux amis
- Bumble : si Tinder te paraît encore trop superficiel, Bumble saura peut-être te convaincre grâce à des profils beaucoup plus détaillés… même si l’appli est récente en France et donc encore peu peuplée
- Taimi : destinée à toute la communauté LGBTQIA+ et dotée d’une interface léchée, Taimi se veut plus un réseau social qu’une application de rencontre ; il est d’ailleurs plus facile de rencontrer des personnes du monde entier que quelqu’un près de chez soi, la faute à un filtrage par distance réservé à la version premium
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La bonne nouvelle
Sous la plume de Morgan
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En attendant lundi prochain, tu peux retrouver les dessins de Morgan sur son compte Instagram, morgan.comicstrip !
Qu’as-tu préféré cette semaine ? N’hésite pas à nous envoyer le titre de l’article par retour de mail. Et si tu as encore quelques minutes, envoie-nous un petit message avec tes commentaires sur Facebook ou Instagram ! On prend les compliments, les retours, les coups de gueule, tout ce qui nous permettra de concevoir une newsletter qui te correspond encore mieux à l’avenir.
La semaine prochaine, on parlera des blocages sexuels, et notamment des pannes ! Si tu as une histoire drôle à nous raconter, une réflexion ou un témoignage, nos oreilles sont là pour t’écouter.
Enfin, tu peux partager notre site web à tes potes pour qu’ils s’abonnent ! Et retrouver les anciens numéros bien sûr. Tu y as accès avec ton adresse mail d’abonnement.
Belle semaine à toi !
Juliette, Orianne, Tom et Thaïs aka Le Point Q.