Une nouvelle façon de s’aimer

Par Maëlle

Deux lecteurs et une lectrice nous racontent leur relation libre, ce qu’elle implique au niveau de l’amour et du sexe. Ils détaillent ce qui les a poussé·e·s à aller au-delà de l’exclusivité.

« Les envies autour de la sexualité sont tellement multiples qu’il paraît compliqué de les satisfaire avec une seule personne, mais je pense ne pas être prêt pour le polyamour. Je suis très heureux de ma relation amoureuse (que je dissocie de ma sexualité) et le lien que nous avons créé est tellement spécial qu’il serait trop compliqué pour moi de le recréer avec un·e autre et de voir ma partenaire le recréer avec un·e autre.

En ce qui me concerne, la mise en couple libre a été provoquée par l’observation commune que ma partenaire et moi n’étions pas sur la même longueur d’onde concernant la fréquence à laquelle on se voyait. Ma partenaire vivait mal le fait de ne pas être constamment ensemble et elle a considéré que le couple libre était une solution qui lui permettrait d’atténuer cette sensation. Notre couple libre pourrait donc être remis en question si l’on s’installait ensemble. »

« Pour moi, le couple libre c’est presque spirituel. Je suis dans une relation hétérosexuelle, mais je ne me considère pas comme exclusivement hétéro. Je n’ai donc pas envie de me limiter à un humain et ce serait dommage de laisser passer d’autres relations. J’aime la liberté de pouvoir ressentir de l’attirance pour quelqu’un mais je ne vais pas chercher à ressentir cette attirance. Le couple libre offre la possibilité de se libérer du schéma de deux personnes pour la vie, et donc de la jalousie, de l’exclusivité… La dimension sexuelle n’est finalement pas ce qui m’intéresse le plus.

Le couple libre peut-il être un moyen de casser la routine ?

J’adore la routine que j’ai installée avec mon partenaire, mais le couple libre peut être un moyen de la casser si un jour elle me dérange. Vivre avec son partenaire et être en couple libre, c’est compatible, à condition de bien communiquer. À mes yeux, il ne faut pas amener l’autre personne dans l’intimité du couple, concrètement pas à la maison. Après, le couple libre est une expérience, si ça ne marche pas, on arrête, si ça se passe bien, c’est l’occasion de vivre quelque chose d’incroyable. Il ne faut surtout pas se forcer. »

« Dans ma relation, ce qu’on fait avec d’autres personnes ce n’est pas de l’amour, ce n’est ni long, ni fort, c’est purement éphémère. Dit comme ça, c’est fou, mais j’ai toujours une once de jalousie en moi. Que ma copine fasse des choses avec d’autres personnes que moi, ça suppose un gros travail sur moi-même. Il faut du temps pour se libérer de l’exclusivité sexuelle. Je suis quelqu’un de très curieux, très gourmand dans la vie comme dans ma sexualité. J’ai donc à la fois envie de rester avec ma copine actuelle toute ma vie et d’expérimenter sexuellement. En assouvissant ces envies-là, on sort du schéma des couples hétérosexuels qui se terminent en tromperie.

Vivre ensemble n’empêche pas de sortir chacun de son côté, de vivre des expériences séparées — potentiellement sexuelles. Que l’on habite ensemble ou non, la règle est de n’amener personne à la maison. Ma chambre et la sienne, ce sont des endroits intimes qui ont des histoires, nos histoires… à l’inverse d’une boîte de nuit par exemple. Pour l’instant, je ne m’imagine pas vieillir et avoir des enfants tout en continuant cette forme d’union libre. Mais est-ce que c’est parce que je n’ai aucune représentation d’un tel couple ? C’est possible. »

* Les prénoms ont été modifiés

● ● ●

Si tu veux lire ce contenu, connecte-toi avec ton adresse mail :

● ● ●

Tu n’es pas encore abonné·e ? N’attends plus !