Le râteau, ça te parle ?
Par Maëlle
Traumatisme, bonne surprise ou passage obligé ? Et toi, tu l’as vécu comment ton râteau ?
- Ali* — 21 ans, hétérosexuel, en couple
« Un des râteaux qui m’a le plus marqué, c’est un que je n’avais pas demandé. Pour l’expliquer brièvement, la personne voulait clarifier notre relation ; il n’y avait rien à clarifier. Ça pique toujours de se prendre un “recale”, peu importe qu’il soit accompagné d’attentes ou non. Je trouve que cet épisode montre bien que le râteau va au-delà des sentiments, c’est plus une question d’égo. Il y a une partie de toi qui est définie par l’approbation des autres et c’est celle qui est touchée. »
- Joyce* — 20 ans, bisexuelle, célibataire
« Pour moi, celui qui fait mal, ce n’est pas le premier, mais plutôt celui où tu es sûre de toi. »
- Élisa* — 20 ans, bisexuelle, célibataire
« Le dernier en date, c’était il y a 3 mois. Quand quelqu’un me plaît, je n’ai aucun problème à y aller, mais ça ne marche pas toujours, ça fait partie du jeu. J’avais échangé quelques messages avec la personne, le courant passait plutôt bien, on avait des centres d’intérêts communs. Et ensuite, il ne m’a juste plus jamais répondu. Plus précisément, je suis en “remis” [la personne n’a pas ouvert son dernier message] depuis 3 mois.
Grâce ou à cause des réseaux sociaux, se faire “recale” ça se résume surtout à ne plus avoir de nouvelles, à être “ghosté·e” en somme. Il y a un côté moins engageant, ça se passe derrière l’écran mais c’est aussi assez frustrant parce que tu n’as aucune idée de ce qui ne va pas. »
- Jules* — 37ans, hétérosexuel, marié
« J’étais en quatrième et je suis tombé amoureux d’une fille. Sa meilleure amie m’a laissé croire que je pouvais lui plaire. Au petit matin, tout anxieux, la fille en question m’a rejeté et m’a fait comprendre que c’était mieux de rester ami·e·s. Le gros choc et la perte totale de confiance en moi. Je n’osais plus dès lors exprimer mes sentiments, j’avais l’impression que je ne pouvais pas être apprécié ou aimé. Et ça m’a poursuivi durant toute mon adolescence et ma vie de jeune adulte.
Le plus dingue c’est que l’an dernier, j’ai reparlé sur Insta avec celle qui m’avait fait vivre mon râteau d’enfance. On a bien discuté et je me suis permis de me livrer sur le manque de confiance en moi qu’avait provoqué cet épisode. Elle ne s’en était pas rendue compte, elle m’a expliqué qu’à cette époque elle se sentait particulièrement mal dans sa peau. C’était étrange mais aussi thérapeutique de partager sur ce sujet vingt ans plus tard. Ça peut rassurer beaucoup de personnes qui perdent confiance en elles : quoiqu’il arrive, il ne faut pas perdre son self love, la vie est une longue aventure et une mésaventure d’un jour en apprend beaucoup sur soi. Le temps est une incroyable mise en perspective et un enseignant patient. »
- Tom* — 21 ans, homosexuel, célibataire
« Je pense que m’être pris un râteau, c’est un des évènements qui m’a fait le plus avancer dans mon rapport à l’autre. J’avais eu des propos lors d’un date qui avaient franchement déçu mon partenaire potentiel. S’il ne m’avait pas dit non, je pense que je ne me serais pas remis en question. Parfois, tu as simplement besoin d’un choc. Et même si ça m’a pris du temps de prendre du recul, je pense aujourd’hui que c’était une bonne chose. »
- Chloé* — 30 ans, bisexuelle, célibataire
« J’avais dans les 17-18 ans et il m’a largué juste avant la Saint-Valentin, avec des prétextes bidons du style “il faut que je m’occupe de ma tortue malade”. Ça me faisait peur de passer la Saint-Valentin toute seule toute jeune. Aujourd’hui, à 30 ans je m’en fous, mais je souhaite du bonheur aux amoureux ! »
* Les prénoms ont été modifiés
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