La bonne nouvelle
Par Ophélie
L’asexualité se fait petit à petit une place à l’écran
Avez-vous déjà croisé un personnage asexuel à la télévision ou dans une série ? Il est probable que vous ne vous en souveniez pas, tant leur représentation est rare. Toutefois, des efforts ont été faits ces dernières années par les productions, et la question de l’asexualité commence à être abordée de manière sérieuse et sensible, autrement que par le prisme de l’humour. Comme souvent, Netflix mène la danse.
Dans la saison 2 de Sex Education, Florence, qui interprète Juliette dans la Comédie musicale Romeo & Juliette du lycée Moordale, se questionne sur ses sentiments amoureux et ses désirs. Mal comprise par son camarade de classe Otis, qui croit simplement « qu’elle n’est pas prête » à avoir des rapports sexuels, elle se tourne vers Jean Milburn, sexologue en mission dans l’établissement.
Elle débarque en trombe dans son bureau et lâche : « Je n’ai pas envie de faire l’amour ! Je ne veux pas avoir de relations sexuelles du tout. Jamais, avec personne. Je crois que je suis cassée. » Jean Milburn rassure l’adolescente : « Ne pas avoir de rapports sexuels est un choix valide. (…) Certaines personnes veulent des relations amoureuses mais sans le côté sexuel. Et certaines ne veulent rien du tout. La sexualité est fluide. »
Dès 2016, Netflix marquait un tournant à l’écran en dévoilant, dans la saison 3 de BoJack Horseman, l’asexualité du personnage Todd Chavez. Il s’agissait à l’époque, du « seul personnage asexuel sur les plateformes en streaming » selon la société américaine Gay & Lesbian Alliance Against Defamation (GLAAD, 2017).
Depuis cinq ans, la GLAAD comptabilise le nombre de personnages asexuels à l’écran, et toujours en 2017, elle n’en avait recensé qu’un seul sur la télévision privée américaine : le personnage de Raphael Santiago dans la série vampirique Shadowhunters. Elle alertait alors sur la faible représentation de cette orientation sexuelle, qui rassemble pourtant environ 1 % de la population.
Depuis, les choses évoluent très doucement. Si le nombre de personnages asexuels n’explose pas, le récit est de plus en plus juste. Le personnage de Florence, dans Sex Education (série visionnée par 40 millions de personnes dans le monde) donne un réel écho à cette identité sexuelle.
En France, la série Mental, diffusé sur France TV Slash et qui suit le quotidien d’adolescents internés dans une clinique pédopsychiatrique, est devenue en 2021 la première à aborder la question de l’asexualité, à travers le personnage d’Harmattan.
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