Vu d’ailleurs

Par Valentin

Quand Halloween est devenu sexy

Si Halloween n’est pas une fête très répandue en France — ce qui est bien dommage —, son nom ne manque pas d’évoquer des images marquantes. Citrouilles, bonbons, bougies, films d’horreur et déguisements… sexy ou non !

Ils sont principalement destinés aux femmes, même si les choses changent. Vous vous dites sûrement que vos arrière-grands-mères ne s’habillaient pas en sorcière à porte-jarretelles à leur époque. Alors comment est-on passé d’une fête païenne autour du culte des esprits, à « la seule nuit de l’année où une fille peut s’habiller comme la pire des chiennes [sans que] personne n’y trouve à redire » (Mean Girls) ?

À l’origine, rien de sexy dans la fête d’Halloween. Chez les Celtes, la fête (alors appelée Samain) est l’équivalent du Nouvel An. Un moment où les esprits malins peuvent passer dans le monde réel. Pour s’en protéger, les vivants se déguisent.

Jusqu’au XIXe siècle, la tradition d’Halloween perdure localement dans le monde anglo-saxon, et reste une célébration folklorique. Dans le même temps, les fêtes et bals costumés se multiplient. Avec le développement des transports, on s’intéresse par ailleurs de plus en plus en plus aux autres cultures. Les déguisements deviennent plus exotiques, un peu plus révélateurs — toujours dans le respect des bonnes mœurs — et s’inspirent par exemple de l’Égypte antique.

C’est au cours du XXe siècle que le sexy Halloween explose. Dès les années 1940, des studios d’Hollywood produisent des publicités mettant en scène leurs actrices déguisées en sorcières dans un décor sur le thème d’Halloween.

Le phénomène s’ancre dans les années 1970… grâce au mouvement LGBTQ+ ! C’est le moment de la révolution sexuelle aux États-Unis : les communautés commencent à parader et à exposer dans l’espace public une autre sexualité, drag et osée. Une transgression qui a vite trouvé son écho le 31 octobre.

Aujourd’hui, l’industrie du déguisement, et la sexualisation du corps féminin, ont fait flamber l’offre de déguisements sexy. Au point que sexy, tout peut le devenir : qui n’a jamais rêvé d’être attirant·e, déguisé·e en tranche de pizza, en tacos ou homard ? Pour certain·e·s, cette sexualisation d’Halloween est simplement la suite logique des costumes genrés dès l’enfance, où les filles doivent être belles.

Mais c’est aussi une manière de gagner en confiance en soi, par exemple pour tester de nouvelles choses au lit ! Avec un déguisement, on peut être qui on veut… et Halloween ne dure qu’une nuit par an.

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