Une sexualité sans pénétration, ça te plaît ?
Par Thaïs
- Marie — 26 ans, hétérosexuelle
« Pour moi, c’est un plaisir sexuel à part entière, un moment partagé à deux. Je trouve ça même plus intime, car on peut plus se concentrer vraiment sur son plaisir, et sur le plaisir de l’autre, surtout quand on retire la finalité que représente la pénétration.
Et cela même quand il n’y a pas de stimulation des parties intimes : je pense aux massages nus avec mon partenaire par exemple, c’est un moment où tu te concentres sur le corps de l’autre.
Je ne trouve pas ça forcément frustrant d’en rester à ce stade, parfois même ça permet aussi de faire monter le désir et rendre le rapport suivant plus intense. »
- Donatien* — 26 ans, hétérosexuel
« J’ai déjà eu des rapports sans pénétration, souvent parce que j’avais oublié de prendre un préservatif. Et finalement, j’ai vraiment aimé parce que tu passes plus de temps sur les préliminaires — qui n’en sont plus par définition. Tu utilises beaucoup plus tes mains aussi, et ça te pousse à être bien plus sensuel dans tes rapports.
C’est quelque chose qui du coup est génial à explorer, que j’aime maintenant combiner dans ma vie sexuelle avec un rapport plus classique, et pas forcément parce que j’ai oublié de prendre des protections. »
- Lola* — 24 ans, bisexuelle
« Avant, je ne considérais pas un rapport où il n’y avait pas de pénétration, comme sexuel.
Puis j’ai rencontré quelqu’un qui m’a montré que si ça l’était. On a eu plusieurs rapports sans, qui passaient par de longs préliminaires, de la masturbation mutuelle… Je me rappelle un cunni qui m’a fait jouir en moins de 10 minutes. Pendant très longtemps je me suis demandé si c’était ou non un “rapport sexuel”. Mais ça l’était, parce que j’ai joui, et c’est grâce à ça que j’ai compris qu’on pouvait se passer de la pénétration.
Je me suis renseignée et j’ai vu que ce qu’on appelle “préliminaires” pouvait en fait constituer l’ensemble du rapport. Je me suis rendu compte que je pouvais prendre du plaisir, même beaucoup plus de plaisir, avec cette forme de sexualité là.
Retirer la finalité de la pénétration, ça permet aussi d’explorer plus longtemps les plaisirs de l’autre. Je considère que la pénétration, parce qu’elle va provoquer l’orgasme de mon partenaire, signe la fin du rapport. Donc si je sais qu’il n’y aura jamais de pénétration, j’ai l’impression que je vais pouvoir jouir, parce qu’il n’y aura pas d’autre limite au rapport. »
- Jeanne* — 24 ans, hétérosexuelle
« J’aime bien alterner dans mes relations sexuelles entre quelque chose d’un peu “sauvage”, avec une pénétration rapide après quelques prélis, et d’autres fois aller plus lentement, prendre le temps de faire des caresses, de s’embrasser.
Le fait d’avoir des caresses crée de l’excitation, mais ça crée surtout du plaisir sur les zones caressées, notamment les seins ou à d’autres endroits qui sont sources de plaisir. C’est le but de faire l’amour, il n’y a pas que la pénétration et le plaisir un peu sauvage, je vois ça comme un plaisir plus subtil, mais qui est du même ordre. »
_* Les prénoms ont été modifiés_
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