Vu d’ailleurs
Par Julien
Allemagne/Brésil : championnes du monde… de la chirurgie génitale
La chirurgie esthétique serait-elle la solution ? Pour être satisfait·e·s de leur corps, se sentir mieux dans leur peau ou passer outre d’éventuels complexes, de plus en plus de personnes recourent à la chirurgie esthétique. Et les parties intimes n’y font pas exception : certains pays en sont même leaders.
Et notamment notre voisin d’outre-Rhin : en 2013, l’Allemagne était sur la première place… pour l’allongement du pénis. L’idée : augmenter la longueur de la verge jusqu’à 6 cm ou gagner 3 cm de circonférence, pour la modique somme de 9.600 euros, relate Top Santé.
Et en Allemagne, justement, 2.786 phalloplasties avaient alors eu lieu en une seule année pour augmenter la longueur ou la circonférence du phallus, selon les données de la Société internationale de chirurgie esthétique et plastique (Isaps). Soit 18 % des phalloplasties du monde. Et aujourd’hui, le Centre allemand d’urologie et de phalloplastie revendique plus de 10.000 opérations réussies.
Mais l’Isaps va plus loin : « Les demandeurs [avaient] pourtant un pénis de dimension normale et fonctionnant correctement », rapporte le blog Réalités biomédicales du Monde. Ce qui pourrait être la conséquence, pour certains d’entre eux, d’une dysmorphophobie pénienne. Un trouble psychologique capable d’affecter durablement la vie des hommes concernés, qui « ont tendance à se mesurer de façon compulsive et répétée, et à éviter les relations amoureuses », détaille le sexologue Stephen Snyder au HuffPost. Ce qui expliquerait le recours à la chirurgie.
Du côté des vulves, la labiaplastie (ou nymphoplastie) devient également de plus en plus courante ces dernières années. Pour réduire la taille de leurs petites lèvres ou les remodeler, un nombre croissant de jeunes femmes y ont recours, parfois dès l’adolescence, rapporte le blog Well du New York Times.
Et un pays, là aussi, fait figure de leader dans le domaine : le Brésil, dans lequel plus de 30.000 opérations de ce type ont été réalisées en 2019, toujours selon l’Isaps.
Pour les un·e·s, il faut rejeter la faute sur la pornographie et à l’épilation répandue du pubis qui auraient induit un nouvel imaginaire du sexe féminin. Pour les autres, et notamment les chirurgiens, il s’agirait là d’un moyen pour les femmes de s’approprier leur corps, explique Reuters.
Une pratique sur laquelle la présidente du Collège américain des gynécologues et obstétriciens Julie Strickland alertait en 2016 dans Madame Figaro : « Les lèvres ont beaucoup de terminaisons nerveuses. Il pourrait donc y avoir une diminution de la sensation sexuelle après l’opération, un engourdissement, une douleur ou des cicatrices. »
En France, cette opération reste cependant moins fréquente qu’au Brésil : moins de 5.000 nymphoplasties ont eu lieu en 2019. Bien loin, par exemple, des 54.000 augmentations mammaires, l’opération la plus courante selon l’Isaps.
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