Par Valentin
En Colombie, mariage à trois
Changeons d’hémisphère pour cette semaine et partons, non pas en Asie, mais de l’autre côté du monde, en Amérique du Sud. Plus précisément en Colombie où, en 2017, trois hommes ont pu s’unir officiellement, devenant de facto la première union polyamoureuse du pays — et du monde.
Deux des membres de ce trouple s’étaient déjà fait connaître en 2000, en devenant le premier couple homosexuel à s’unir devant un notaire, alors qu’en Colombie, le mariage de personnes du même sexe n’a été reconnu officiellement qu’en 2016 (en France, c’était en 2013).
L’union de ce ménage à trois, un événement dans un pays traditionnellement catholique et conservateur, a été rendue possible par la définition de la famille dans l’article 42 de la Constitution colombienne, « formée par une décision libre d’un homme et d’une femme ou par la volonté responsable d’y être conforme ». C’est sur ce dernier point que se sont appuyés les trois hommes pour être reconnus officiellement comme famille.
C’est le décès, en 2013, du quatrième membre de cette famille, et les complications liées à son héritage, qui ont poussé les trois amants à régulariser leur situation. Ils sont désormais désignés légalement par le terme « trieja », une contraction du mot « pareja » pour « couple » associée au préfixe « tri », que l’on pourrait traduire par « trouple ».
D’autres unions à plusieurs auraient, semble-t-il, eu lieu au Brésil ou en Thaïlande. En France, le mariage ne peut explicitement avoir lieu qu’entre « deux personnes » aujourd’hui, mais la justice n’a pas encore été confrontée à des demandes d’union à trois ou plus. Chez nos voisins européens, une quasi-union à plusieurs a été célébrée lorsque trois personnes ont signé un contrat de cohabitation, en 2005 aux Pays-Bas.
Si le polyamour remet en cause la vision du couple, il s’en accommode parfois aussi !
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