On débunke !

Par Tom

« On ne fait son coming out qu’une seule fois »

FAUX

Si on garde généralement à l’esprit la toute première fois qu’on a annoncé son homosexualité, ou bien le moment où on s’est ouvert à ses parents, beaucoup de jeunes LGBTQ+ ont plutôt l’impression, comme Eva (qui témoigne juste au-dessus), d’avoir fait leur coming out une centaine de fois ! Car sortir du placard se fait généralement en plusieurs étapes.

Le coming out auprès de la famille est souvent le plus compliqué. Outre la fracture générationnelle qui peut entraîner hostilité ou homophobie, il y a parfois une certaine appréhension voire une forme de culpabilité à l’idée de révéler quelque chose que l’on avait caché pendant de nombreuses années — même avec l’entourage familial le plus ouvert du monde.

Pour beaucoup, il est alors plus facile de s’ouvrir auprès de ses ami·e·s, en particulier si l’amitié est récente, par crainte que celle-ci se trouve perturbée par l’annonce. Dans le film Love, Simon (2018), le personnage principal fait son coming out pour la première fois à son amie Abby, qu’il ne connaît que depuis quelques mois. Quand sa meilleure amie Leah apprend son homosexualité, elle se vexe qu’il ne lui en ait pas parlé en premier. Simon lui répond alors : « Je connais Abby depuis six mois, toi depuis 13 ans. Je savais que si je te le disais les choses ne seraient plus jamais comme avant. Je voulais vraiment que tout reste comme avant. »

Mais une fois la famille et les ami·e·s proches au courant, le coming out n’est pas pour autant derrière soi. « Quand tu commences un nouveau travail par exemple, il y a toujours la question de si tu le dis ou pas, explique Eva. Je me suis rendu compte pendant mon premier stage que le fait de ne pas en parler c’était vraiment compliqué, parce que je devais mentir tout le temps sur avec qui j’habitais ou ce que je faisais le week-end. Maintenant, j’essaye de le caser le plus vite possible, sans dire directement “je suis lesbienne”. »

Il faut dire que dans la société, la « présomption d’hétérosexualité » reste forte, de l’enfance jusqu’à l’âge adulte. « Cela me semble injuste que seules les personnes gays aient à faire leur coming out », se lamente Simon dans le film, avant d’imaginer ses ami·e·s annonçant leur hétérosexualité à leurs parents dévastés — une situation impensable. « Pourquoi être hétéro serait-il l’option par défaut ? », questionne-t-il. C’est vrai ça, pourquoi ?

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