On débunke !

Par Thaïs

« En France, les troubles érectiles touchent de plus en plus les jeunes. »

VRAI

Selon une étude Ifop parue en 2019, 18 % des moins de 30 ans seraient concernés par des problèmes de cette nature, contre 13 % chez les 30-49 ans.

Tous âges confondus, ce sont même 61 % des hommes qui auraient déjà fait face au moins une fois à un trouble érectile. C’était 44 % en 2005.

Comment expliquer cette augmentation, en particulier chez les plus jeunes ? L’étude en question met en évidence certaines corrélations, comme le fait de vivre en ville. Par exemple 44 % des moins de 30 ans en Île-de-France ont déjà rencontré un problème d’érection.

Stress, pollution, consommation de porno, régime alimentaire, tabagisme, évolution du rapport au sexe… Les explications possibles se bousculent et continuent de faire débat chez les spécialistes. Certaines sont connues et documentées, comme la prise d’antidépresseurs spécifiques, par exemple le Prozac.

Lors de la stimulation du pénis, hormones, neurotransmetteurs et autres molécules transmettent un message aux muscles du sexe qui se dilatent pour provoquer un afflux de sang, qui redresse le pénis (pour faire simple). Le pénis se baisse à nouveau après la libération d’une enzyme, la PDE-5. C’est d’ailleurs en inhibant cette enzyme que le Viagra fonctionne.

Une perturbation de ce mécanisme complexe peut donc intervenir à plusieurs niveaux, quelque part entre l’ordre donné par le cerveau et l’érection.

Récents suspects sur la liste, les perturbateurs endocriniens sont aujourd’hui pointés du doigt par plusieurs spécialistes.

Présents dans de nombreux aliments et produits du quotidien, ils se nomment ainsi pour leur impact, soupçonné ou avéré, sur notre système hormonal (ou « système endocrinien ») Le plus connu d’entre eux est le bisphénol A et sa série d’effets inquiétants, auquel on pourrait greffer les troubles d’érections, du moins en s’appuyant sur des études réalisées pour l’instant sur des animaux (chez les lapins notamment).

Autre suspect plus documenté à ce niveau : les phtalates (présents dans le plastique), classés spécifiquement comme perturbateurs endocriniens pour leurs effets avérés sur l’organe masculin. Une étude du CNRS explore par exemple une partie du mécanisme chez les souris et elle conclut que les phtalates ont un impact sur les récepteurs androgènes. Chez l’homme, ce sont les récepteurs de la testostérone, qui participent à la libido et à l’érection.

À préciser, enfin : les problèmes érectiles ont été — et continuent d’être — très tabous. Par exemple, 72 % des sondés de cette étude n’ont consulté personne pour ce sujet, et 33 % d’entre eux ont menti à leur partenaire. Il ne serait pas étonnant qu’il y ait une sous-déclaration de la part des hommes, ce qui complique les études sur le sujet.

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